Assises du Deuil Palais du Luxembourg - 10 octobre 2025
Ambition
Ces troisièmes Assises du Deuil ont eu pour ambition d’alerter et de mobiliser les décideurs sur les réalités et les conséquences du deuil, de sensibiliser les professionnels aux besoins des personnes concernées et de promouvoir des initiatives concrètes afin d’offrir un soutien approprié. Cet événement a également permis de sensibiliser le grand public grâce à sa couverture médiatique.
Comment s’est vécu le deuil aujourd’hui ? Quelles en ont été les conséquences ? Comment les personnes endeuillées ont-elles été accompagnées en France ? Quelles pistes concrètes ont été proposées pour renforcer leur soutien ? Comment s’est-on nourri des constats et actions menées outre-Atlantique ?
Ces Assises du Deuil ont visé à mieux faire connaître le vécu du deuil ; ont diffusé des données objectives sur la situation en France, en présentant une nouvelle enquête réalisée par le CRÉDOC sur les conséquences sanitaires, économiques et sociales du deuil ; ont rendu visibles les recherches actuelles ; ont mis en lumière les besoins des personnes concernées et des professionnels ; ont déconstruit les stéréotypes par une approche pragmatique et humaniste ; ont valorisé les actions efficientes et dressé des propositions concrètes. Dans le contexte de l’examen des propositions de loi relatives aux soins palliatifs et à l’aide à mourir, à l’occasion de la Journée de la Santé Mentale grande cause 2025 et à l’approche de la Toussaint, les Assises du Deuil ont souhaité remettre le deuil au cœur du lien social et de la solidarité, ainsi qu’au centre des questions de société actuelles.
Contexte
Universel, le deuil est resté un sujet difficile à aborder dans notre société. Chaque année, plus de 3 millions de personnes ont perdu un proche. On a estimé que 20 % d’entre elles ont traversé un deuil compliqué, avec des conséquences durables sur leur santé, leur situation familiale et sociale. Une personne sur deux a constaté un impact sur sa santé physique et mentale, s’est isolée ou a été heurtée par les propos ou les attitudes de son entourage. Les arrêts de travail pour deuil ont duré en moyenne 34 jours par an, pour un coût annuel estimé à 700 millions d’euros d’indemnités journalières versées par l’assurance maladie. Seuls 20 % des endeuillés ont déclaré avoir été pris en charge pour leurs souffrances physiques ou psychiques, dont ils se sont dits modérément satisfaits. Fatalistes, sans repères ni ressources, particuliers et professionnels se sont retrouvés démunis.
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- Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie
- Enquête “Les Français face au deuil” 2021 Empreintes-CRÉDOC-CSNAF
Les Français face au deuil
Quatrième édition du baromètre sur le vécu du deuil – une étude commandée par l’association Empreintes avec le soutien du Syndicat de l’Art Funéraire (SAF, ex-CSNAF). Objectif : alerter sur les difficultés rencontrées par les personnes endeuillées et mieux comprendre ce qui rend certains deuils particulièrement difficiles, parfois durables, voire pathologiques.
Un phénomène universel, aux facteurs aggravants identifiés
Le deuil touche la quasi-totalité de la population. 89 % des Français déclarent avoir déjà vécu un décès qui les a profondément affectés. Ces décès concernent le plus souvent un membre de la famille ou une personne accompagnée au quotidien. Ils surviennent plus fréquemment à domicile, concernent des personnes de moins de 70 ans, et dans un contexte de maladie grave comme le cancer.
Des deuils qui durent… parfois à vie
Le temps n’efface pas toujours la douleur. 37 % des personnes ayant perdu un proche il y a cinq ans ou plus se disent toujours en deuil. Et parmi celles qui n’ont pas « terminé » leur deuil, 34 % pensent qu’il ne prendra jamais fin.
Des impacts lourds sur la santé et les comportements
Les conséquences du deuil s’expriment sur le plan physique et psychologique :
- 10 % des endeuillés déclarent avoir contracté une maladie ou vu une pathologie s’aggraver, avec un diagnostic médical dans 84 % des cas.
- 40 % déclarent avoir augmenté leur consommation d’alcool ou de tabac, 47 % celle de médicaments, et 57 % celle de nourriture.
- Six personnes sur dix rapportent souffrir d’épisodes dépressifs, et une sur cinq confie avoir eu des pensées suicidaires.
- La moitié évoque un sentiment d’isolement profond.
- 13 % ont déménagé après un décès, principalement pour ne plus vivre dans les lieux associés au défunt.
La sphère professionnelle n’est pas épargnée
Problèmes de concentration, sentiment de ralentissement, épuisement : les conséquences du deuil s’invitent aussi dans la vie professionnelle. 12 % des personnes endeuillées ont même quitté leur emploi à la suite d’un décès.