Depuis le 1er juin 2021, Empreintes consacre ses deuxièmes Assises du Deuil au deuil au travail. Le fruit de ses travaux a été publié le 8 février 2022.
Le deuil en entreprise : quelles réalités ?
Que ce soit lors du décès d’un·e collaborateur·rice ou lorsqu’un·e collaborateur·rice vit un deuil dans son entourage personnel, le deuil est présent au travail. Il questionne la conciliation vie privée, vie professionnelle, intimité et collectivité.
Quels sont les enjeux ?
Notre baromètre CREDOC-Empreintes-CSNAF “Les Français face au deuil” 2021 fait apparaître que :
● 67 % des actif·ves en deuil bénéficient d’arrêt de travail et/ou de congés deuil
● La durée moyenne de leur arrêt est de 34 jours / an
● Cela représente quelques 700 millions d’euros d’indemnités journalières versées chaque année
● 80 % des actif·ves en deuil trouvent le soutien de leur service Ressources Humaines inutile ou inadapté
Comment accompagner le deuil au travail ?
Après le décès d’un·e proche, un·e collaborateur·rice en deuil va devoir, plus ou moins vite, reprendre son travail. Cela peut être aidant pour certain·es, difficile voire impossible pour d’autres. Voici quelques propositions, non exhaustives, pouvant permettre aux manager·euses et aux équipes de mieux faire face à cette étape :
Avec l’accord du·de la collaborateur·rice en deuil, informer ses collègues
Pour éviter les maladresses, permettre à chacun de présenter ses condoléances et/ou comprendre les éventuelles absences.
Le congé deuil et Aménager son temps de travail
Proposer des horaires aménagés pour lui permettre de faire face aux démarches administratives et/ou à l’organisation familiale. Des congés deuil peuvent lui être octroyés sur décision de l’employeur, ce qui peut permettre au·à la collaborateur·rice de limiter le recours aux arrêts de travail systématiques. Ces jours de deuil en entreprise dépendent de la convention collective de chaque structure. Dans le code du travail, il est précisé que, pour la perte d’un parent, du partenaire de vie, ou d’un membre de la fratrie, le nombre de jours de congés deuil s’élève à 3 jours.
Identifier des interlocuteur·ices privilégié·es et des relais
En interne : médecin du travail, assistant·e social·e, manager·euse de proximité…
En externe : relais associatifs ou thérapeutiques.
Lui permettre d’exprimer son vécu
Identifier les personnes ressources dans l’organisme qui seront à l’écoute de ce vécu.
Lui donner des objectifs atteignables
Tenir compte de l’impact du deuil sur ses performances, prendre en compte ses éventuelles difficultés de concentration, d’attention…
L’inscrire dans des projets
S’appuyer sur l’activité professionnelle pour renouer avec le rythme quotidien, l’inclure dans un collectif pour rompre l’isolement…
En cette période de pandémie, avec un nombre accru de décès brutaux, la fin du confinement et les retours progressifs sur site exposent les entreprises à devoir plus que jamais accompagner des collaborateur·rices en deuil d’un·e proche, mais également des équipes en deuil d’un collègue. La mort d’un·e salarié·e est un événement traumatique et il est important de proposer des espaces de parole aux équipes, tout en maintenant le cadre professionnel.